jeudi 14 juillet 2011

- 14 juillet -

Ma France n'appartient pas qu'aux Français

Jour de fête nationale, le 14 juillet avec ses festivités, ses feux d’artifice, ses bals dans les casernes, nous rappelle chaque année que nous formons un peuple, une nation, par delà nos différences… A l’heure des débats malsains sur la double nationalité, il est sans doute bon de nous souvenir que la France ce n’est pas une identité figée et fermée. La France n’est pas une relique plongée dans la cire ou le formol et qu’on exposerait aux dégâts du temps.

La France est vivante, elle évolue, elle change. Il ne lui manque que la confiance en elle-même et une vision pour l’avenir. Il ne lui manque qu’un projet et un espoir. Il lui suffit de croire en sa propre force pour avancer.

Au fil de notre histoire, la France a souvent été défendue par des hommes qui n’étaient pas nés Français mais qui avaient fait le choix de défendre notre pays. Au fil de notre histoire, la France a parfois été gouvernée par des hommes qui, bien que nés Français, ne semblaient pas se faire une haute idée de leur propre pays. C’est une petite leçon de l’histoire qui nous permet de nous méfier de ceux qui chantent continuellement l’impuissance de la France et c’est une leçon qui nous incite à écouter, au loin, l’appel de nos amis étrangers, sur d’autres continents et qui appellent la France à redevenir elle-même.

Nous avons été gouvernés par deux régentes qui n’étaient pas nées françaises. Parmi les soldats de l’An II ou nos Conventionnels on compta nombre de Républicains d’origine étrangère. Chez les FTP des Maquis, combien étaient espagnols ou originaires d’ailleurs, et se mêlèrent aux jeunes français pour lutter contre la Milice et l’Occupant ? En 1870, dans mon propre département, c’est Garibaldi qui prit la défense de notre pays. On se garda bien, heureusement, d’interdire à tous ces hommes ou à ces femmes, de servir la France pour d’obscures raisons d’état-civil…

La nation civique, c’est celle des citoyens, égalitaire et généreuse, celle qui permet de s’arracher à son appartenance première, à transcender sa condition, pour unir son destin à celui de ses concitoyens. Elle suppose la laïcité, qui n’est ni ouverte ni fermée, mais qui permet à la loi, au choix collectif, de s’imposer à tous en ménageant pour chacun la liberté dans sa sphère privée.

La France, c’est aussi un message au monde. La lettre de Victor Hugo au Président Juarez au moment où les troupes françaises aidaient l’Empereur Maximilien est emblématique de ce qu’est la France, au plus profond d’elle-même : « Si vous êtes vainqueur, Monsieur le Président, vous trouverez chez moi l’hospitalité du citoyen; si vous êtes vaincu, vous y trouverez l’hospitalité du proscrit. » Je me souviens d’une phrase d’André Malraux qui aimait à rappeler cet échange épistolaire entre Hugo et Juarez et qui disait : « la gauche c’est la présence dans l’histoire de la générosité par laquelle la France a été la France pour le monde »… Lui qui avait été en Espagne savait bien ce que signifiait la France aux yeux des opprimés. Dans les pays d’Amérique latine, la Marseillaise est un chant révolutionnaire, chanté par le parti d’Allende ou les jeunes Argentins.

L’élection présidentielle est un peu une fête nationale : c’est ce qui nous permet de nous retrouver autour d’un projet commun à notre pays, de faire société. Avec la démondialisation, avec la 6ème République, nous avons la possibilité de renouer les fils de notre propre histoire, ouverte sur le monde, respectueuse et généreuse. En ce jour de fête nationale, c’est d’abord à cette France là que je pense et que je veux apporter mon dévouement et mon engagement.

Arnaud Montebourg


Bonne Fête Nationale à tous !


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