mercredi 18 juillet 2012

Contribution : " De la Rénovation à l'Innovation"

Contribution socialiste - Congrès 2012 de Toulouse
de la Rénovation à l'Innovation

Le prochain congrès du Parti socialiste va se tenir dans un contexte doublement inédit :
- celui d’une crise économique sans précédent depuis 90 ans ;
- celui d’une hégémonie institutionnelle complète, du centre à la périphérie.

Ce contexte fait que l’enjeu de ce congrès ne sera plus celui de l’opposition devenue classique entre gauche de gouvernement et gauche radicale. Il appelle des réponses sur le changement de nature de l’action politique, la déstabilisation de l’Etat, le déclassement de l’action publique comme des individus, la marchandisation des ressources collectives et naturelles.

Les signataires de cette contribution ont particulièrement oeuvré à la rénovation du parti durant ces trois dernières années, accompagnant le travail du secrétariat national du même nom dirigé par Arnaud Montebourg. Nous avons observé combien il a fallu d’efforts et parfois de volontarisme pour instaurer les Primaires citoyennes mais aussi le non-cumul des mandats, la parité, la diversité, le renouvellement générationnel, la démocratie interne et des règles d’éthique. Ces efforts n’ont pas tous encore abouti bien qu’ils aient fait par deux fois l’objet d’un vote massif : le 2 octobre 2009 (auquel 90.310 militants ont participé à la consultation donnant mandat au Bureau national pour proposer des mesures rénovatrices) et le 3 juillet 2010 (où une convention nationale a ratifié ces mesures à une exceptionnelle majorité). C’est en nous appuyant sur cette entreprise et ses résultats que nous nous situons et proposons cette contribution. Elle veut aller plus loin dans une démarche d’innovation politique qui voudrait donner envie d’anticiper le futur en renforçant les liens qui se sont noués au cours de la dernière période électorale entre les citoyens et le Parti socialiste.

(...)



Premiers signataires :

ALLIES Paul (SN-CN), BULTEL-HERMENT Monique (CN), MONTHUBERT Bertrand (SN-CN), Nelly MORISOT (CNC), AKKARI Maya 75, ANAZEL Jean-Pierre 15, AUGE Jean-Michel 67, AYACHE Philippe 84, BATTIER Eric 38, BÉCUWE Cyril 80, BENOIT Jean-Jacques 33, BERTOLOTTI Hervé 83, BLANCHOT René 58, BOET Annick 13, BONNAYS Laurent 81, BOUNOUAR Farid 92, BROTHIER Sylvain 75, CALVO Michel 34, CARÊME Damien 59, CAREMELLE Olivier 59, CARITEAU Gérard 21, CARITEAU Françoise 21, CAYLA David 49, CONIL Maurice 83, COURTY Arthur, CUJIVES Didier 31, DESBATS Patricia 95, DESCHAMPS Joffrey 28, DRET Jean Jacques 94, DUDRAGNE Michael 75, DUPLAND Jean-François 95, EL BAZ Michèle 30, FAVRE Jean-Paul 26, FOUCHER Alain 41, FRANQUES Eric 17, GANDOLFI Laura 69, GANDRIEAU Marie-Agnès 31, GHARNIT Sofian 45, GNASSOUNOU Dominique 95, GOURHAN Jean-Jacques 22, GOURLAIN Hervé 80, GUERIN Alexandre 51, GUIBERT Vincent 92, GUIGUET Jean-Claude 21, GUIS Jean-Pierre 75, LAURENT Patrice 64, L'HERMITE Margot 75, LAVIALLE Christophe 45, LAZARUS Clément 75, LE BOUGEANT Didier 35, LE BUHAN Didier 22, LE FOLL Christophe 14, LORCA Alexie 93, LOUSSOUARN Michel 29, LUCAS Bruno 46, MINVIELLE Michel 64, MOINE Michel 23, MOUNIER Sébastien 78, MULARD Sylvain 77, NAKACHE David 06, NATCHIMIE Mikael 28, PELOFI Jean-Louis 26, PEYROT Didier 77, RAYNAL Nicolas 75, ROCHETTE Maxime 21, SOREL Yoann 28, SOTHER Thierry 68, TELLIER Nicolas 33, TUNC Alexandre 51, VALLOT Florence 42, Annie VEGEOLLE-ANAZEL 14, YONIS Choukri 93.

mercredi 18 avril 2012

"Nous voulons une autre Europe, solidaire et volontaire "

Tribune de Jean-Pierre Chevènement, Arnaud Montebourg et Guillaume Bachelay parue dans le quotidien Libération, mercredi 18 avril 2012.


Nous voulons une autre Europe, solidaire et volontaire
Nous représentons trois générations de militants et responsables de gauche. Trois générations aussi de républicains inquiets de l’Europe telle qu’elle va, ou plutôt telle qu’elle ne va pas.

En 2005, nous avons refusé le traité constitutionnel au nom d’une Europe plus offensive et moins naïve dans la mondialisation. Depuis, la réalité a hélas dépassé nos craintes. Elus de territoires industriels, nous vivons les effets de l'investissement timide, de la concurrence rigide, de la politique monétaire fautive, de la stratégie commerciale passive.

Pro-européens convaincus mais alter-européens résolus, nous voulons que l’Europe soit la puissance solidaire et volontaire qu'attendent les peuples. C’est pour que le changement en France rende possible le changement en Europe que nous nous engageons aux côtés de François Hollande.

En 2007, le candidat sortant avait promis de se battre pour une Europe qui protège. Ont suivi cinq ans de renoncements face à l’ultra-libéralisme et à l’hyper-austérité sur le continent. L’agenda social et les enjeux commerciaux n’ont pas été inscrits à l’ordre du jour de la présidence française de l’UE en 2008, pas plus qu’ils n’ont été abordés au G20 que M. Sarkozy présida en 2011.

Les pactes « de compétitivité » et « pour l’euro plus », conçus par le président français et la chancelière Merkel, ont imposé le versant libéral du modèle allemand : pseudo-règles d'or dans les constitutions des Etats, désindexation des salaires sur les prix, retraite progressivement reculée à 67 ans, harmonisation de l’impôt sur les sociétés vers le moins-disant. En revanche, ont été ignorées des solutions, positives celles-là, éprouvées outre-Rhin tels que le financement des PME ou la formation des salariés.

Même approche pour le « Traité de stabilité » adopté à l’initiative des droites franco-allemandes : tout pour l'austérité, rien contre la récession et le chômage. Qu'elle étrangle le peuple grec ou asphyxie l’Espagne n’ébranle pas leur dogmatisme.

Face à cette panne d’Europe, l’élection de François Hollande est d’intérêt général européen.
Parce que son projet vise à dépasser le Oui et le Non de 2005 sur la base d’une synthèse dynamique. Parce qu’il sait que sans relance de gauche, l’Europe libérale ne fera que renforcer les inégalités sociales et géographiques.

François Hollande renégociera et complètera l’accord européen pour combattre la crise et préparer l’après-crise. Dès son élection, il proposera à nos partenaires un pacte de responsabilité, de gouvernance et de croissance : coordination des politiques économiques pour des projets d’infrastructures énergétiques, de transport et de santé ; fonds européen face aux marchés avec la Banque centrale européenne ; euro-obligations pour financer les grands chantiers et mutualiser une partie des dettes souveraines ; reprise en main du secteur bancaire ; réciprocité commerciale face au dumping ; politique du taux de change pour en finir avec l’euro cher qui plombe les entreprises européennes. Afin de relever ensemble ces défis, François Hollande proposera un traité d'amitié dans l'égalité entre la France et l’Allemagne. Cinquante ans après le texte de l'Elysée signé par De Gaulle et Adenauer, il symbolisera la nouvelle espérance européenne.

De son côté, le candidat sortant agite les peurs : « vous n’y arriverez pas ». Ce n’est pas parce qu’il a déserté la cause de l’Europe et échoué à changer la vie des Européens qu’il doit interdire à la gauche de vouloir réussir.

Au fond, ce qu'il dit importe peu. Déterminante, en revanche, est la mobilisation des citoyens – et d’abord à gauche – à l’heure où peuvent bouger les lignes et où la gauche européenne a tiré les leçons de l’expérience.

A la fin des années 1990, le libéralisme était triomphant. Aujourd'hui, les solutions régulatrices et interventionnistes sont portées à tous les échelons : par les socialistes français et leurs alliés, par le SPD allemand, par le Parti socialiste européen. A gauche en Europe, tous en conviennent : nous vivons une crise de système et non de conjoncture.

En 1997, rares étaient les dirigeants à considérer que l’Europe faisait fausse route. En 2012, alors qu’une nouvelle crise financière est possible et que l'Union compte 25 millions de chômeurs, la prise de conscience se généralise. Certes, face à l’urgence, les dirigeants européens ont accepté les conditions dictées par les conservateurs allemands pour tenter de juguler la spéculation. Les pays qui avaient le couteau sous la gorge n’ont guère eu le choix. Quant à M. Sarkozy, il les a acceptées sans ciller, commettant à nos yeux sa plus lourde faute. Si la réduction de l’endettement ne fait pas débat – il en va de la souveraineté du politique face aux marchés –, le consensus grandit pour admettre que l’austérité généralisée relève du suicide collectif et non du plan de sauvetage. La dette ou la diète n’est pas une alternative.

Pour s'enclencher, la réorientation européenne doit être portée par un pays et un responsable profondément attachés à la construction européenne. C’est le cas de la France, pays fondateur dont les choix furent souvent des avant-gardes. C’est le cas de François Hollande, militant inlassable de l’unité des Européens, qui sait que les révoltes doivent trouver un débouché politique dans les réformes. Changer d'Europe suppose d'être sérieusement à gauche et d’une gauche sérieuse.

Droite austéritaire ou gauche de croissance ? Le choix de l'élection présidentielle ne concerne pas 43 millions d’électeurs français, mais un demi-milliard de citoyens ou futurs citoyens en Europe. Une fois encore, pour une Europe de progrès, la France a rendez-vous avec l’Histoire.

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Jean-Pierre Chevènement, président d’honneur du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC).
Arnaud Montebourg, député PS de Saône-et-Loire.
Guillaume Bachelay, vice-président PS de la Région Haute-Normandie.

Via Liberation

lundi 23 janvier 2012

Hollande lance réellement sa campagne au Bourget

Il n’y a jamais, je dis bien jamais, une seule politique possible, quelle que soit la gravité de la situation. L’Histoire n’est pas l’addition de fatalités successives, elle nous enseigne qu’il y a toujours plusieurs chemins. La voie que je vous propose, c’est le redressement dans la justice, c’est l’espérance dans la promesse républicaine.
Mais avant d’évoquer mon projet, je vais vous confier une chose. Dans cette bataille qui s’engage, je vais vous dire qui est mon adversaire, mon véritable adversaire. Il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance. Sous nos yeux, en vingt ans, la finance a pris le contrôle de l’économie, de la société et même de nos vies.


Il était attendu et n'a pas déçu dimanche dernier. François Hollande a réellement lancé la campagne lors de son meeting du Bourget. Ce fut un grand discours politique et républicain, s'inscrivant dans la lignée des illustres figures de Gauche. Un discours qui a su parler d'égalité, de justice et s'enrichir de ce qui est sorti des primaires - notamment les propositions sur le système financier que nous avons porté durant toute la campagne : séparation des banques d'affaire et des banques de dépôt, interdiction pour les banques française de posséder des filiales dans les paradis fiscaux, interdiction des produits financiers toxiques et des stocks-options, mise en place d'une taxe sur les transitions financières ... C'était un beau discours, le début d'une belle campagne.


 Et je me permettrai de citer Shakespeare, qui rappelait cette loi pourtant universelle : « ils ont échoué parce qu’ils n’ont pas commencé par le rêve ». Eh bien nous réussirons parce que nous commencerons par évoquer le rêve ! Le rêve français, c’est la confiance dans la démocratie, la démocratie qui sera plus forte que les marchés, plus forte que l’argent, plus forte que les croyances, plus forte que les religions ! Le rêve français, c’est l’achèvement de la promesse républicaine autour de l’école, de la laïcité, de la dignité humaine, de l’intérêt général.

François Hollande sera en meeting à Brest le lundi 30 janvier à 18h00 au Parc des expositions de Penfeld.
 


Merci à Margot pour la photo.

samedi 21 janvier 2012

La rose et le réséda


 Le samedi 4 février prochain, nous lancerons à La Bellevilloise à Paris notre mouvement des volontaires. Ce sera l’occasion de nous mettre en campagne autour du candidat issu des primaires citoyennes, François Hollande. 
Vous êtes tous les bienvenus pour l’envoi de cette aventure collective à laquelle nous avons choisi pour nom : « La Rose et le réséda ». 
Titre d’un poème d’Aragon, « La Rose et le réséda » célèbre le rassemblement des Français face aux difficultés et aux épreuves. Ce nom évoque la force de la gauche lorsque celle-ci s’appuie sur l’histoire de France.
« La Rose et le Réséda » est un mouvement d’idées. Il est pleinement engagé dans la bataille de l’élection présidentielle aux cotés du candidat issu des primaires citoyennes, François Hollande. Il ne s’agit ni d'un « courant » ni d’une machine électorale, mais d'un mouvement portant un combat culturel, ancré dans la société. Son but est simple: porter haut les idées et les solutions nouvelles défendues pendant la primaire citoyenne. Rassemblant des citoyens issus ou non du PS ou d'un autre parti de Gauche, « La Rose et le Réséda » entend être le carrefour des gauches.

Ce mouvement  est en construction au niveau national et s’organise partout sur le territoire. Il s’articulera autour de plusieurs axes :
  • un laboratoire d’idées (« think tank ») alimenté par les intellectuels qui ont soutenu les idées d’Arnaud Montebourg, associé à une revue en ligne.
  •  une offre de formation : école politique en Saône et Loire, université itinérante à la rencontre des citoyens.
  •  un mouvement organisé de volontaires, dans le fil de la campagne des primaires. 

Nous invitons toutes celles et ceux qui sont intéressés par ce mouvement en création à nous contacter.

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Quand les blés sont sous la grèle
Fou qui fait le délicat
           Fou qui songe à ses querelles
           Au cœur du commun combat

           Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas

vendredi 14 octobre 2011

Communiqué de presse de Gilbert LE BRIS, mandataire d’Arnaud Montebourg pour le Finistère

Le vote de dimanche en faveur d’Arnaud MONTEBOURG constitue un fait politique dont la candidate et le candidat du 2ème tour ont dû tenir compte. Nos idées sont installées au cœur du débat public à gauche mais, plus largement, seront les thèmes majeurs de la Présidentielle 2012.

Lors du débat télévisé et par réponse écrite à la lettre d’Arnaud MONTEBOURG, Martine AUBRY et François HOLLANDE ont apporté des précisions en soulignant leurs points d’accord. Certains de nos électeurs du 1er tour seront plus sensibles aux aspects de démondialisation, d’autres de 6ème République ou de la morale en politique. Leurs voix rejoindront logiquement celle ou celui qui leur apparaît prendre en compte au mieux leurs propres préoccupations.

Responsable départemental de la campagne d’Arnaud MONTEBOURG, je ne donne pas de consigne de vote pour le 2ème tour sinon celle d’aller voter et de se prononcer pour l’un ou l’autre. Je souhaite une forte mobilisation et un scrutin net qui fasse contraste avec le fait que 100 % des électeurs de droite ne désigneront pas leur candidat à la Présidentielle !

Dès lundi nous serons tous fortement mobilisés derrière la candidature retenue par cette primaire, dont Arnaud MONTEBOURG est le « père », et qui a démontré sa qualité, sa pertinence et son efficacité.

Gilbert LE BRIS, député du Finistère

Concarneau, le 14 octobre 2011

mardi 11 octobre 2011

Lettre ouverte à Martine Aubry et François Hollande

A l'attention de Madame Martine Aubry
et de Monsieur François Hollande

Chère Martine, cher François,

Je voudrais en premier lieu féliciter chacun d'entre vous pour sa qualification au second tour des Primaires citoyennes. Dans cette campagne loyale et cordiale, j'ai défendu des solutions nouvelles destinées à répondre par des propositions concrètes, réalisables et efficaces à l'extrême gravité de la crise financière, économique, sociale et morale qui a commencé à ravager tous les pays européens, dont la France. Je me suis attaché à dégager des perspectives d'actions nouvelles auprès de ceux qui se sentent à juste titre écrasés par l'économie et oubliés par la politique.

Cette lettre a pour objectif d'éclairer avant dimanche l'opinion finale des 450.000 Françaises et Français qui m'ont fait l'honneur de leur confiance. Ces femmes et ces hommes sont libres et feront leur choix en conscience. Mais je tiens à ce qu'ils fassent ce choix important, en toute connaissance de cause. C'est cela, la VIème République en actes.

1 - La première des questions que je souhaite vous poser concerne les conditions précises et concrètes dans lesquelles vous entendrez reprendre le contrôle politique du système financier qui soumet aujourd'hui l'économie réelle et les entreprises à ses exigences indues, tout comme il le fait des gouvernements et des contribuables.

J'ai rappelé à maintes reprises que les Français refuseraient à bon droit -particulièrement ceux qui n'ont que leur travail pour vivre- de payer les conséquences des graves fautes commises par le système financier, dans lesquelles ils n'ont aucune espèce de responsabilité. Mettre à contribution par l'impôt les classes moyennes et populaires pour secourir les banques, leurs filiales, comme tel est d'ores et déjà le cas dans les projets de renflouement de la banque privée Dexia, serait une faute morale et politique, contre laquelle la gauche aura l'obligation de nous prémunir.

Ceci implique des mesures de mise sous tutelle publique des banques, sans frais pour les contribuables, conduisant à faire entrer des représentants de l'Etat ainsi que des usagers du crédit, avec droit de veto, dans les conseils d'administration des banques.

En plus des mesures de séparation des activités de collecte des dépôts et celles d'affaires, il paraît logique et juste d'utiliser les bénéfices des banques profitables pour renflouer les banques en difficulté par des mesures de solidarité interbancaire, mesures qui éviteront aux Français de payer les futurs plans de renflouement des banques fragilisées.

De surcroît, il sera nécessaire d'interdire par la loi la spéculation dans l'activité bancaire avec l'épargne des Français et d'édicter une procédure pénale sévère réprimant l'évasion fiscale afin d'obtenir le rapatriement des avoirs actuellement placés dans les paradis fiscaux tout en faisant fermer les filiales des banques dans ces territoires.

Je veux rappeler avec force que la dette publique accumulée au cours des derniers mois est le prix direct et indirect du secours accordé par les Etats de l'Union Européenne au système financier, embarqué dans une course à la spéculation.

Un Président de la République issu de nos rangs devra s'engager solennellement devant les Français à mettre à contribution le système financier et bancaire européen et national par une taxation européenne et nationale sur les transactions financières afin de solder le poids de la dette publique contractée pendant la crise, évaluée à la somme de 450 milliards d'euros.

Ces mesures, dont beaucoup de Français approuvent la nécessité comme la sévérité, sont un préalable à tout redressement de notre économie et, a fortiori, à toute application du projet socialiste.

C'est à ce prix que nous pourrons reconquérir les marges de manœuvre dont nous avons tant besoin pour reconstruire la France. Ces choix devront s'articuler avec une réforme nécessaire des statuts de la Banque Centrale Européenne, afin de lui permettre de racheter la dette des Etats, ce qui lui est encore interdit à ce jour.

2 - C'est ce même objectif que poursuit le protectionnisme européen, social et écologique, que j'ai, avec les soutiens de nombreux économistes et philosophes de renom, défendu dans cette campagne.

Ce protectionnisme européen n'est rien d'autre que la demande de remise en ordre d'une économie internationale affranchie de toute règle : règle sociale, règle environnementale, règle sanitaire, règle économique et, il faut le rappeler, règle humanitaire. Le « juste échange », contenu dans le projet socialiste, ne saurait suffire car il consiste à faire croire en une régulation multilatérale négociée, que l'OMC n'a jamais été capable d'imaginer ni d'appliquer en 20 ans. Il reviendrait à demander l'autorisation à nos concurrents mondiaux dans la guerre économique de pratiquer le protectionnisme, ce que nous n'obtiendrions jamais. Ce serait là pêcher par naïveté, car ces négociations auraient dû commencer il y a 20 ans, et n'ont jamais eu lieu. Aujourd'hui, l'urgence exige que nous prenions des mesures au plan européen et national.

Dans l'arsenal protectionniste à créer, il serait utile que les prises de contrôle de nos entreprises à forte valeur technologique par des capitaux extra-européens soient soumises à autorisation publique, que des mesures de sanction économique ciblées soient codifiées contre les entreprises transnationales ayant délocalisé leurs productions au détriment de nos territoires et de nos populations, et que les marques appartenant à ces entreprises puissent faire l'objet de mesures d'expropriation publique en cas de comportements déloyaux aggravés. Goodyear, Lejaby, et l'Eléphant, autant d'exemples du comportement inacceptable de certaines firmes multinationales ; autant de symboles de cette désindustrialisation de la France que la gauche doit désormais combattre résolument.

Je souhaiterais donc connaître quelles mesures précises et concrètes vous envisagez de prendre pour protéger notre industrie, nos savoirs-faire, nos emplois, à l'abri desquelles nous pourrons réindustrialiser le pays et financer la révolution industrielle, technologiqueet écologique.

Vous le savez, pour appliquer ces mesures, pour retrouver aussi la confiance des Français, la politique doit redevenir plus forte que l'économie et que la finance.

3 - Des dizaines de milliers de Français que j'ai rencontrés, comme vous, ont perdu espoir dans l'action publique. Pour leur éviter l'errement du vote extrémiste, les amener dans notre rassemblement populaire issu des primaires, il nous faut, ensemble, rendre à la politique force et respectabilité. C'est ce que je défends depuis 12 ans avec le projet de VIème République.

L'un comme l'autre, vous avez, dans le passé, soit renoncé, soit refusé d'engager notre parti que vous dirigiez dans ce projet de renaissance de la démocratie française que j'ai appelé la VIème République, projet dont l'essentiel consisterait dans :

- l'augmentation des pouvoirs de contrôle du Parlement par des commissions d'enquête parlementaires libres et par le contrôle parlementaire des nominations aux postes clé dans l'administration ;

- la fin de l'impunité présidentielle s'agissant des actes sans rapport avec sa fonction ;

- la protection de l'indépendance de la justice par la naissance d'un Procureur général indépendant chargé des poursuites dans les cas sensibles ;

- le renforcement des moyens de lutte contre la corruption en limitant notamment la portée du secret défense ;

- la transformation du Conseil constitutionnel en une véritable Cour constitutionnelle indépendante ;

- l'instauration du mandat parlementaire unique ;

- le référendum d'initiative populaire, y compris abrogatif et révocatoire des élus afin d'organiser la responsabilité politique de ceux-ci ;

- le vote aux élections locales des personnes de nationalité étrangère présentes de façon régulière sur notre territoire depuis 5 ans ;

- la libération des données publiques dans les collectivités locales et dans l'Etat (Open Data).

Ce programme que je vous soumets est ambitieux mais parfaitement réaliste et réalisable. Il ne coûterait pas un euro aux Français ; mieux, il générerait des ressources financières nouvelles et permettrait un essor industriel et productif.

Sans lui, j'en suis convaincu, aucune victoire de la gauche face à Nicolas Sarkozy, au printemps prochain, n'est envisageable. Pire, c'est Nicolas Sarkozy, lui-même qui, si nous n'avons pas le courage de l'assumer, le proposerait alors aux Français, dans une ultime contorsion politique.

Les propositions que je formule sont majoritaires chez nos concitoyens. Elles correspondent à une remise en ordre de notre pays et à un retour à la sagesse dont nous nous sommes beaucoup trop éloignés depuis 25 ans.

C'est donc confiant dans votre intelligence politique et dans votre volonté de l'emporter demain face à la droite que je vous ai écrit. Beaucoup de Français, avec moi, attendent votre réponse.

Chère Martine, Cher François, soyez assurés de ma meilleure estime et de toute mon amitié socialiste.

Arnaud MONTEBOURG

Communiqué de presse

À Quimper, le 11 octobre 2011

Le premier tour des Primaires a permis à Arnaud Montebourg de faire lever l’espoir d’une Nouvelle France. Nous remercions les finistériens et les finistériennes qui lui ont fait confiance et nous les invitons à poursuivre le combat avec lui par-delà les échéances de 2012.

Nous soutiendrons le vainqueur quel qu’il soit, mais nous voulons dire aux deux finalistes et à leurs partisans que la gravité de la crise leur impose courage et dignité. Rien ne serait plus grave qu’un second tour qui se résumerait à un affrontement de personnalités qui se ressemblent plus qu’elles ne s’opposent.

Il appartient désormais à Martine Aubry et à François Hollande de convaincre qu’après avoir défendu des positions identiques, ils sont capables d’offrir un débouché politique à l’espérance née des Primaires. Aucun report de voix ou désistement n’est naturel. Les électeurs d’Arnaud Montebourg ne pourront se satisfaire d’une conversion sémantique : ils veulent des engagements fermes et concrets pour gagner la présidentielle et remettre le pays sur les rails du progrès.