Cap Finistère, le journal du PS finistérien, consacre cette semaine un supplément dédié aux Primaires. Voici la tribune d'Arnaud Montebourg publiée à cette occasion.
La France tâtonne. Elle cherche la voie d'un changement de modèle. Je me suis présenté à l’élection présidentielle qui commence dans les primaires parce que je pense être celui qui propose ce nouveau modèle. Qui propose, mais aussi qui accompagne la société française vers sa transformation.
Une transformation réaliste car être réaliste aujourd’hui, c’est remettre en cause les préjugés néolibéraux sur lesquels toute une génération de dirigeants a construit sa formation intellectuelle, puis sa pratique gouvernementale. Je sens monter dans notre pays de nouvelles aspirations, un ras-le-bol des circuits de production absurdes, des banques qui font la leçon aux Etats alors qu’elles sont à l’origine des crises ; une exaspération face aux délocalisations des multinationales, face à la cupidité des financiers qui sont à des années-lumière des besoins de l’économie réelle. Ras-le-bol aussi face à notre modèle social qui protège de moins en moins bien, face à l’école qui ne fait plus assez réussir. Tous ces systèmes doivent être changés.
La société est mûre pour ces transformations. Ici ou là, elle les a déjà mises en œuvre ; qui dans le micro-crédit, qui dans le secteur coopératif, qui dans un collectif de parents monté à la hâte quand la police est venue chercher le voisin de classe de leurs enfants pour l’expulser du territoire français… La société vers laquelle je vous propose d'aller est déjà en germe autour de nous mais nos responsables ne la voient pas. C’est celle de la communauté retrouvée, du partage, du respect de l’individu et de l’effort collectif. C’est celle qui ne passe pas à la télé, ce n’est pas celle des financiers ou des puissants qui ont perdu l’attache du monde véritable. Si je suis élu Président de la République, la première des lois que je demanderai au Parlement d'adopter sera une grande loi de sécurisation de l'économie qui réduira la dépendance à l'égard de la finance, réduira la dette et reprendra le contrôle du système financier. C’est l’enjeu principal, celui qui détermine tous les autres.
Etre réaliste aujourd’hui, c’est ne plus écarter la radicalité dans un monde où l’exceptionnel succède à l’exceptionnel. Je vous demande un mandat dans ces primaires des 9 et 16 octobre pour me permettre d’instaurer ces mesures de démondialisation financière. Si la gauche n’a pas ce courage, toutes ses promesses en matière d’école, de santé, de logement s’envoleront car les marchés financiers continueront à faire la loi.
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